Anja Linder redevient concertiste
La harpiste Anja Linder et la soprano Nathalie Gaudefroy étaient en concert vendredi à Cholet. Leur concert précédent remontait à juin 2001. Quelques jours plus tard, Anja joue dans un parc de sa ville, Strasbourg. Un orage éclate, abat un platane centenaire sur l'orchestre et le public. 13 morts, 97 blessés. Dont Anja qui perd l'usage de ses jambes.
Sur une harpe classique, les pédales permettent de jouer les altérations (dièses et bémols) : carrière brisée pour la jeune concertiste qui avait notamment remporté avec Nathalie Gaudefroy, le premier prix au concours international de musique de chambre d'Arles en 1999 et le prix de la mélodie au Forum musical de Normandie l'année suivante.
Trois ans plus tard, le distributeur de la marque de harpes à nouveau jouer de son instrument. Salvi lui propose un projet de harpe automatique dont il confie la réalisation à un Choletais, Marc Lamoureux. L'inventeur (qui est lui-même père d'une jeune harpiste professionnelle) imagine un système électropneumatique programmable par ordinateur dont il équipe deux prototypes. Celui d'Anja est maintenant au point depuis six mois. Elle s'y est faite sans problème : «Sur mon ordinateur, je programme l'ordre dans lequel il faut actionner les pédales pour chacun des morceaux et ensuite je transfère les fichiers sur un petit boîtier. J'ai un contacteur au pied droit et, à chaque fois, que je l'actionne, le réglage suivant se met en place.»
Anja reprend doucement le rythme des concerts - «On commence à avoir des dates pour 2008» - et, avec Nathalie Gaudefroy envisage un répertoire de transcriptions qui étaient jusqu'à présent inaccessibles aux harpistes: «Normalement on ne peut actionner que deux pédales à la fois, avec mon système on peut jouer avec les sept pédales à la fois.»
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